Le vent se lève en moi comme ce mal de vivre, Cette plaie qui ressaigne aux débuts des hivers. Je sais l’isolement aux doigts couleur de givre Même cerné je sais le vide aux univers Qui me revient toujours et qui va se poursuivre Au destin des sentiers parfois les plus divers.
Et je croise en flanant l’œil fixé sur ma montre Des courses d’imprévus aux chances des rencontres.
Te dirais-je jamais tout ce que j’imagine, Ces envies de départ aux aubes reconnues Verbes asexués aux doutes androgynes Dans le creux de mes nuits aux craintes revenues. J’ai tant perdu de mots dont je sais l’origine Que je me trouve là, au grand soleil, tout nu.
Et je cherche toujours lorsque ma bulle crève Un nouvel asile pour abriter mes rêves.
Ne renonce jamais à l’éternelle lutte, Il est des désespoirs auxquels tu n’as pas droit Le caillou au chemin, celui où ton pied butte, Doit t’aider à mettre tes idées à l’endroit. La vérité c’est ça il n’y a pas de chute D’où tu vas te lever et surtout marche droit.
Et pourtant sont passés au fil du découpoir Ces projets qu’avec toi je baptisais espoirs.
Je sais, je sais trop bien le sens du mot naufrage, J’ai assez navigué aux démences des eaux Sans bagages sachant qu’à la fin du voyage Je me trouverais seul aux rivages des mots Pour cheminer debout jusqu’au bout de mon âge Aussi nu que je fus sur les fonds baptismaux.
Je marche vers demain, cela je te le dois, Deux notes et deux vers c'est tout au bout des doigts.