Nous chante la pluie ton amour courtois, Il passe à pas lents le passant qui goûte La chanson perlée qui pleure et rajoute Pour le clair matin sa note en patois, Je chante pour rien, écoute oh écoute, Le chant de ma pluie tombant sur le toit
Ecoute la pluie chanter goutte à goutte Ecoute la pluie qui chante pour toi.
Mon amour je sais aux bois d’alentour, L’envoûtant parfum des pourpres pavots J’entre dans ta danse aux sons des bravos Mon amour aller, mon amour retour Mon amour ancien, mon amour nouveau Sinuant sans cesse en de vains contours
Qui vont de mon cœur jusqu’à mon cerveau Après avoir fait mille et un détours.
Le vent s’est levé d’envies de partances Au bord de la mer fleurent au musoir Les lourds mimosas en tiédeurs du soir Qui volent au vent des vives vacances Je te dis bonjour, tu me dis bonsoir Lequel de nous deux est plus en avance
Quand sur mes genoux tu reviens t’asseoir Et que mon désir soudain recommence.
Viens nous nous perdrons aux sentes profondes Et nous referons l’amour, rassemblés, Comme à nos seize ans, couchés dans les blés Eternel printemps à chaque seconde En disant cela il m’a bien semblé Voir luire en tes yeux le bonheur du monde
Et j’ai cru sentir la terre en trembler Quel est ce plaisir qui soudain m’inonde ?
Sure collision semblable au séisme Je m’éveille là au bout de l’ivresse Quand ta voix voilée me devient caresse Mourir ah mourir dans ce cataclysme Mourir pour mourir ah que rien ne presse, J’ai perdu par vous ce bel angélisme
Je vous vivrai vous ma plus que traîtresse Et d’un absolu sentimentalisme.