Trois goûtes de rosée sont tombées dans tes yeux Et dans cet instant là où je vais m’y noyer Me revient en éclats cet amour foudroyé Qui nous aura laissé hors le goût des adieux La douce amertume de nos espoirs broyés
Tu es là bas déjà sur cette passerelle, Ton corps va s’estompant dans ses franges tremblées A quoi cela peut-il encore ressembler Ces adieux composés de peines irréelles Que trois petits sanglots n’auront pas su troubler.
Et tu me dis adieu comme on secoue la tête Pour chasser loin de soi un rêve finissant Dansent tes contours flous au couchant rougissant, Trois goûtes de rosée, dans tes yeux qui s’entêtent A arroser ces fleurs déjà se flétrissant.
Quand je nous rêve ainsi et que je me réveille, Je lance à la ruelle l’épais traversin Et je pose ma tête au plus doux des coussins Tu murmures « je t’aime » au creux de mon oreille En frottant sur ma peau la pointe de tes seins.
Alors je me rendors et pendant que tu veilles, Je nous rêve l’amour au plus beau des dessins, C’est peu dire « t’aimer » pour autant de merveilles…