Ils possédaient parfois, des talents oratoires, Ceux qui vous ont sans rire, envoyés sur le front, Pour les uns il fallait nous laver d’un affront, Pour les autres il fallait réécrire l’histoire, Et la géographie, sans doute pour longtemps Mais tous faisaient peu cas de vos vies en ces temps.
-A Berlin- disaient ils, peut être croyiez vous Que ces mots n’étaient pas seulement de surface, Que la guerre était juste et comme ceux d’en face Que vous aviez le droit et le ciel avec vous, Combien ce sentiment, par les discours, induit, Peut enfin nous sembler dérisoire aujourd’hui.
Pauvres assassinés inconnus aux cent noms L’histoire se souvient, Clemenceau, Jeanne d’Arc Oui mais toi l’inconnu qui reposes sous l’Arc Ta vie fut sacrifice aux marchands de canons. Ils peuvent ranimer ta flamme, ponctuels, Ils sont toujours pareils les Maurras actuels.
Bien sur les morts d’hier ont changé de visage, Ils sont Palestiniens, du Darfour ou d’ailleurs, Ile manient à douze ans les fusils mitrailleurs, Mais aussi à douze ans on les voue au carnage, Le pétrole et le fric, les causes ont des noms, Les gagnants sont toujours les marchands de canons.
Ils furent de tous temps si nombreux ces apôtres Qui troquaient votre sang contre un peu de leur gloire Ah mes pauvres d’hier, que vous a-t-on fait croire Vos vies ne valaient rien mais que valent les nôtres ? La der revient toujours aux morts interchangeables, N’y vouloir rien changer est ce bien raisonnable ?