Je vais te raconter tous les temps des cerises Depuis Clément qui fit chanter la bourgeoisie Et Eugène Pottier qui nous le construisit L’hymne international qui rougit l’aube grise.
J’en ai tant lu d’ici, j’en ai tant lu d’ailleurs, Unissez vous partout oh mondes prolétaires, Cette chaîne d’union est la même mes frères Que vous soyez heureux ou voués au malheur.
Mais j’en ai vu aussi qui plantaient l’accessoire Et tant de superflu aux stucs des bavardages Ah faudra-t- il toujours expliquer d’avantage Où est le généreux et qu’est le dérisoire ?
Je les ai rencontrés qui glanaient dans le vent Une gloire de plus en de vains babillages Et il me revenait de ces enfantillages Le regret d’un espoir déjà si peu vivant.
Heures au poing levé combien récupérées, Ce temps nous aura vu bien plus que de raison Attendre de la fleur, le fruit d’une saison Et nous nous en irons sans cesser d’espérer.
Machado, Neruda, combien ont-ils vécu ? Mais au bout, le chagrin les aura emporté Ah il est bien heureux qui croit l’éternité, Disponible pour tous les hommes invaincus.
Ils furent si nombreux, je ne sais plus combien A partir, en quêtant la recherche d’un dieu Et moi j’attends toujours…Il n’est de vrai qu’adieu… Baisse la lampe un peu, le soir me va si bien.
J’entends ici comme hier* ou bien comme demain, La nocturne du soir d’où montent les rumeurs, Ah vie, ma vie d’amour, c’est de vous que je meurs, Je vous ai tant aimés mes frères si humains.