Tu usas fée d’amour de tes philtres et armes Lancelot s’endormit, magie barbiturique Et la terre en ce temps put tourner en bourrique Valse folle des ans dans la vallée des larmes, Morgane de Guenièvre, as-tu pris tous les charmes?
Je suis entré pourtant dans cette arithmétique Deux et deux ne font rien ou bien des multitudes Mais là bas on ne vit que d’autres certitudes Reviendrais je jamais d’Avallon la mythique, Morgane en tes filets chante ta poétique.
Notre île chaque jour s’enfonce dans ses brumes Je ne vois déjà plus le toit de ma maison Peut être qu’un matin, à la neuve saison, Tu me raconteras tout ce en quoi nous crûmes, Morgane, du réel, me demeure l’écume.
A tant s’accumuler fleurs mortes au parterre Il ne reste au soleil que de moindres éclats Pour cet enfant puni d’aimer les chocolats Qui vit toujours en moi d’un monde qu’on enterre, Morgane promets moi le ciel en cette terre.
J’en ai tant vu faner de pensées d’indigence Pour croire en l’absolu mais je sais qu’il faut vivre, Le vrai est dans nos cœurs et non dans le grand livre Des certitudes nues, où meurt l’intelligence, Morgane il n’est que nous, de foi et d’exigence.
Ils allaient en chantant leurs dixièmes années Sur leur petite étoile, aux idées, asservie, Mon bon sens crie le fort qu’elle est sacrée la vie, Que jamais plus enfants, seront assassinés, Morgane redis moi pourquoi nous sommes nés.
Je vais venir vers toi, la nébuleuse éteinte En gardant pour moi seul ta musique tzigane Et la plaie sur mon cou, là ou tes dents, Morgane, Ont laissé de l’amour, la pourpre de l’empreinte, Morgane reprends moi dans une même étreinte.