La vie est là que l’on côtoie, La vie qui va, la vie qui vient, La vie qui toujours nous revient La vie c’était… oui c’était toi.
Je l’ai tant regardée au visage des pierres, Derrière le ciel bleu, la vapeur des nuages, Il me semble la voir et je sais bien son âge Patiente et immuable oh rochers de ma terre. Elle fait la rosée pour boire les matins, Une pluie pour les soifs au calice des roses, Un roseau frémissant pour l’oiseau qui se pose Et de vaines questions où je perds mon latin.
La vie est là que l’on côtoie, La vie qui va, la vie qui vient, La vie qui toujours nous revient La vie c’était… oui c’était toi.
Je l’ai tant questionnée par delà l’espérance, Derrière ces vallées où coulait l’eau profonde, Que je la vois venir de l’autre bout du monde Modérée quelquefois mais si pleine d’outrances Quand elle vient choisir les couleurs aux saisons Qu’elle nous fait des soirs aux couchants embrasés, L’emphase à sa musique en de pompeux phrasés Qui changent ma bluette en graves oraisons.
La vie est là que l’on côtoie, La vie qui va, la vie qui vient, La vie qui toujours nous revient La vie c’était… oui c’était toi.
Je l’ai tant attendue à travers ton regard Derrière ce miroir où l’âme se faufile Quand tes longs cils battaient pavillon pour les îles, Quand le flux reprenait ses marins de hasard. Elle naissait soleil aux brumes descendues Matin quand le couchant apaise les alarmes Ou sourire d’enfant au beau milieu des larmes Et l’abandon total aux mondes défendus.
La vie est là que l’on côtoie, La vie qui va, la vie qui vient, La vie qui toujours nous revient La vie c’était… oui c’était toi.
Et je l’ai tant aimée à l’ombre de tes seins Pour tes lèvres remplies de mes baisers volés Pour nos mains au piano des notes envolées Pour tes doigts d’aquarelle aux cent mille dessins Qui peignaient l’avenir et de bleu et de gris Je lui ai pris un peu de cette plénitude Dans le creux de ton ventre aux douces certitudes, Elle ma tout donné et puis m’a tout repris.
La vie est là que l’on côtoie, La vie qui va, la vie qui vient, La vie qui toujours nous revient La vie c’était… oui c’était toi.