Sur le long journal de ma vie, Sur mon clavier et mon écran, Sur le désert de mes envies Sur la lune au lac transparent, J’écris ton nom. Sur tous mes livres à venir Sur tous mes livres du passé, Sur l’eau verte du souvenir Sur le velours-joue embrassée J’écris ton nom. Sur la photo un peu jaunie, Sur l’album bleu de mon enfance Sur le dessin calcomanie Sur la barrière du silence. J’écris ton nom. Sur l’enfant tendre que je fus Sur mes miels aux douceurs amères Sur mes non-dits et mes refus Sur les larmes bues de ma mère J’écris ton nom. Sur ma jungle profonde et jaune Sur les étés de mes nuits blanches Sur mes forêts givrées d’automne Sur les feuilles tombées des branches J’écris ton nom. Sur l’aile-nuit du papillon Sur le projet du lendemain Sur la lèvre sans le bâillon Sur la paume nue de ma main J’écris ton nom. Sur les contes bruissant d’humour, Sur mes chimères transhumantes Sur mes élans de frais amour, Sur le sein doux de mon amante J’écris ton nom. Sur la raison et sur le droit, Sur la pierre brute et le marbre, Sur le symbole au chiffre trois Sur l’écorce lisse des arbres J’écris ton nom. Sur l’étoile fraternité Sur la chaîne d’union entière, Sur hier, demain, d’humanité, Sur tous mes frères sans frontière J’écris ton nom. Sur le sable fin de la grève, Sur la lumière de nos fronts Sur nos espoirs et sur nos rêves, Sur ce que qu’ensemble nous ferons J’écris ton nom. Et en ces temps pleins d’équivoques De loups rodant dans la cité, Il fallait bien que je t’invoque : Laïcité.