Ecoute entends la nuit, les lumières vacillent Voyageur sans chemin l’eau passe murmurant Déjà lèvent les blés au tranchant des faucilles Déjà la lune est là aux fils d’or capturant Tous nos vieux films usés, acteurs et figurants.
On va s’aimer ma vie, on va s’aimer toujours Comme ça pour nous deux tout au bout de nos fièvres Tu me diras des mots aussi beaux que le jour Que je viendrai cueillir sur le bord de tes lèvres
Nos délires soumis et nos rêves en geôles Nous servirons d’exemple à toute accusation Tisse donc ton cocon, ta petite alvéole, Le Vers par devers soi n’est plus une abstraction Mais bien le pieu modèle à nos adaptations.
Ah oui on va s’aimer comme ces enfants là Sur les sables mouvants qui de leurs doigts traçaient Des mots d’éternité aux serments d’au-delà Que le vent en passant n’a jamais effacé.
L’étoile, passager de l’espace immobile, L’étoile sans berger elle-même s’égare Se taira t-elle enfin, elle si volubile Nous mourons de ce bruit, notre ultime bagarre Nos cœurs battaient si fort sur le quai d’une gare.
C’est sur on va s’aimer sans le moindre détour Avec la rime au sexe ou le verbe outragé S’adorer une vie sans risque de retour Sur cette île ou il n’est que nos cœurs naufragés.
Ah petite la nuit, c’est comme une défaite Un trait déjà tiré ou bien qu’on va tracer, De projets insensés l’espérance soustraite Comme si la raison pouvait tout remplacer Etouffe ta folie au lieu de l’embrasser.
C’est fait on va s’aimer plus fort que le destin Au dessus des secrets des diables ou des dieux, On va s’aimer de pluies aux perles du matin Et je vole les clés des cages aux adieux.
Ils étiquetteront nos joies et nos tourments Ici fut le casier de vos bonnes manières Ma vie elle se perd s’enroule en sentiments En ces parcours semés d’embûches et d’ornières Que serait l’univers des fleurs en jardinières ?
Tu sais on va s’aimer de musique et de vent De la terre qui naît aux cent mille rumeurs Et de la liberté et du soleil levant Vois on s’aime déjà et ensemble on en meurt.