Vient- il de mon cerveau ou vient –il de mon âme, Du fond de mon ego par la passion sculpté, Ce sentiment profond qu’on nomme volupté Quand tu poses ta main sur la mienne ma dame Et que je sens s’ouvrir ta porte à mon sésame.
Tu es née de la pluie qui coulait du désir De psyché effleurant, un soir, la toison d’or Et ce fruit éclaté aux jours de messidor Demeure sur ta lèvre, un baiser à saisir Et une longue plainte où jaillit le plaisir.
Mon poème c’est toi, ta sève et ta racine Comme un mot inconnu au milieu de la phrase Tandis que monte en moi ce cri qui dit l’extase Ne parle pas d’hormone au nom d’ocytocine, C’est un rien de mystère en toi qui me fascine.
Biologie nos corps… où est la fantaisie ? Je préfère savoir que ton sexe est ma grève Car c’est là que je lis l’écriture du rêve Tout un monde vivant de ma pure hérésie Ah ne mélangeons pas science et poésie.
Je t’ai d’abord aimée en un geste, en un spasme, Pour une soie froissée qui tombait doucement Pour la chair effleurée palpitant autrement Un univers entier capturé au fantasme D’où naissait le frisson jusqu’au bout de l’orgasme.
Et je t’aime toujours mystérieuse et vivante Une fête d’enfant, un cadeau de noël, Comme le soir tombé impalpable et réel Où l’on attend toujours la promesse suivante, La matérialité en une ombre mouvante.
Mélange moi encor le sommeil et l’action, Roule moi dans tes nues de songes infinis Et aussi dans ta vie aux contours bien finis, Ma liberté n’est plus pour toi qu’aliénation, Tu seras à jamais ma vie et ma fiction.