Elle s’en vint chez moi une nuit de juillet, Amenant de là-bas son parfum de violettes Et aussi les couleurs des floralies pillées Et puis tous les vins forts qui vous tournent la tête D’une Espagne du sud, de soleils habillée.
Et l’été s’achevant, l’automne qui arrive, Elle reste chez moi, prolongeant nos saisons, Libre de s’envoler et pourtant si captive, Elle scrute la mer et reste en ma maison En me dictant ses mots pour que je les écrive.
Et ses mots sont à moi, comme venus du fond D’une vie oubliée aux rêves amnésiques, Qui remontent sans fin et sans cesse nous font Des mélodies d’amour et de lentes musiques Et ainsi nos raisons se font et se défont.
Empares toi sans fin de mon être en dérive, Oh couleurs de ma vie, lumières, ma passion, Il se peut que j’en meure, il se peut que j’en vive Au-delà des idées nées de ma réflexion, Il est ce songe là qui aborde à tes rives.
Tu reviendras toujours gêner mes entournures Quand je veux retrouver mes mondes solitaires Et tu te glisseras toujours à l’échancrure, De mon rêve vivant qui bâcle l’inventaire Quant tu m’offres en riant ta propre devanture.
Surtout ne t’en vas pas puisque je n’ai que toi D’avenir espéré que mon cœur me dévoile, Referme les volets de nos maisons sans toits Qui laissent, par le haut, pénétrer les étoiles, Je te garde avec moi, garde moi avec toi.