De cerises grisés, en amère overdose, Avec de si grands coeurs battant dans les poitrines Ils allaient affichant leur chimère aux vitrines En placards exaltés, libellés de leur prose.
Seize heures d’atelier l’absinthe et la cirrhose, Les femmes de ce temps se tuaient aux usines Les enfants de huit ans parfois mouraient aux mines, A cinquante les vieux passaient de silicose.
Leur rêve les portait, espoirs jamais taris, D’arracher âprement aux pavés de Paris, Une aube à accrocher au destin prolétaire.
Or ce songe vivant était si dangereux Qu’il fallut le noyer dans leur sang généreux Et la nuit assassine, à ce prix, les fit taire.