Les rues de Saint Martin de vous sont habitées. Si j’y viens si souvent, allons je vous l’avoue, C’est bien que je les sens toutes pleines de vous Et que j’y goûte un peu à vos éternités.
L’ocre cité s’enroule autour de son église, L’école bruisse encor de froufrous coloriés Et la poste a l’odeur de ses sacs à courrier. Sur le banc du tilleul vos ombres sont assises.
Là vous avez vécu, simplement travaillé, Mon épouse, ma sœur, mes deux peines entières, Deux vies de tous les jours, enseignante et postière. Mais pourquoi nos destins ont-ils donc déraillé ?
Les rues de Saint Martin parfois se font silence, Des murs de vieille brique aux toits de tuiles rouges. Tout un essaim d’oiseaux qui pépie et qui bouge Se raconte pourtant les jours de vos présences.
Je suis seul à savoir en mon cœur dévêtu Les paroles des geais ou les mots des mésanges Et les accents profonds que nul cri ne dérange, Seul à savoir vos voix qui pour tous se sont tues.