Je me suis abîmé au précieux de ta prose Dans tes bouquets de mots et de ta main gravés Ca faisait si longtemps que je n’avais rêvé Sur ton papier de vie fleurissaient tant de choses Mon amour mon amie me demeurent tes roses.
C’était tellement beau, ces lettres qui dansaient Que les larmes me sont venues jusqu’aux paupières J’ai toujours ressenti que le cœur de la pierre Renfermait nos espoirs écrits en condensés Timides en retrait et soudain avancés.
La beauté ne doit rien, ne se doit à personne Tu passes dans mes yeux un instant éblouis, Et j’entre en déraison lorsque s’évanouit Le monde autour de moi et là je m’abandonne A tes mots renaissants des bouches qu’on baillonne.
Ils sont sortis de toi ces brillants magiciens L’un racontait le jour aux secrets des fontaines L’autre disait la nuit aux étoiles lointaines Le troisième l’amour et ses doigts musiciens Et le dernier la vie, ce don des temps anciens.
Je t’aime pour le beau qui en toi se sublime Pour le rouge et le noir, l’arc en ciel apparu Pour cette feuille blanche au journal non paru Cette fleur qu’au jardin où j’ai pleuré ma rime Va me tendre peut-être une main anonyme.