Je sais qu’il suffira d’un seul mot pour tout dire Mais les mots ne sont rien, seule l’ambivalence Sait tout du soir venu, du fracas au silence Il n’est rien que la vie puisse nous interdire Ma douce violence*, il n’est rien à redire.
J’ai bu le désespoir avant de vous écrire En la coupe mêlant le nectar et le vin, J’ai soupé d’ambroisie, et ce n’est pas en vain Que je suis immortel en un éclat de rire Ah mais l’éternité, comment vous la décrire ?
Sur le toit où l’ardoise au soleil brunissait Vous étiez étendue et mes vingt ans peut-être Attendaient aux rideaux derrière la fenêtre Que se fasse la nuit avant de se glisser Contre vous l’eurasienne aux envies métissées.
Et j’ai tant voyagé aux brûlants univers Toutes géographies sont là, vierges en moi Oserais-je vos noms à chacun des émois Qui surgiront c’est sur de ces mots en mes vers Je ne peux plus mourir mais revivre à l’envers.
Ainsi les Dieux en vous m’ont donné l’ambroisie Le bouquet de leur vin et l’odeur de vos roses Etre et avoir été c’est bien la même chose, Des rêves d’anarchie, a ceux des bourgeoisies, J’ai cette pleine vie qui tant vous séduisit.
J’ai encore si mal à ne plus vous aimer Oh laissez moi un peu rêver qu’on l’ennoblit Ce roman du passé qui s’en va vers l’oubli Ou qu’on garde pour soi pour ne point blasphémer Sur le bonheur perdu aux secrets des fumées.
Et demain reviendra comme si rien n’était En mes amours jaloux, défiant tous rivaux Aux jours toujours passés, aux jours toujours nouveaux Je boirai en vos seins où hier j’ai tant tété Mes vingt ans éternels que nous allons fêter.