Un jour je vous dirai comment son nés nos pères Et ce qu’ils ont été et ce qu’on a fait d’eux Mes enfants, il n’est pas de parcours hasardeux, Ni de fatalité à nos points de repère.
Les pauvres c’est ainsi qu’on les manipulait Tous unis, possédants, dans un même dessin, Voyez ce qu’il en est du juge et l’assassin, Rien qu’un film mais un grand, regardez s’il vous plait.
Au mur des fédérés il reste quelques traces Un pan de cette histoire un moment endormie Et puis un souvenir, fusillés de Fourmies, Ah que le capital de leurs chairs fut vorace !
Ils furent de quatorze à dix huit ces zombies Qu’on envoyait mourir pour un oui pour un non La gloire ?... Mais le fric aux marchands de canons, L’Inconnu sous son arc n’est qu’un pion alibi.
Et toujours ils allaient en balbutiant l’histoire Ces années vert de gris, coupables, innocents, Résistants de toujours, ils étaient mille et cent Dont il ne reste rien même aux fours crématoires.
Ce qu’on a fait de nous, tout au long de ces jours A nos têtes lavées, malléables cervelles, Je le sais, mais j’attends ces aurores nouvelles Demain, demain j’y crois…Ah j’y croirai toujours !