L’important c’est la prose …
En l’instant on sait tout, le progrès c’est commode,
Le moindre événement, vous vient du bout du monde
Il ne faut, aujourd’hui, que deux ou trois secondes
Pour que l’information venue des antipodes
Éclate dans nos vies. Mais est-elle essentielle ?
…Celle qui nous revient, loin d’être existentielle,
Même si elle met le feu à leurs manchettes,
Se résume à Strauss Khan ou plutôt ses couchettes.
La corne de l’Afrique à petits feux se meurt
Là bas on manque d’eau, catastrophe annoncée,
On en parle sans plus et sans se prononcer
Sur le nombre de morts, ce n’est qu’une rumeur,
Juste un bruit en passant, inutile d’écrire,
Car au journal il n’est, que ce qu’on aime lire
Et pour cela c’est mieux de grossir les manchettes
Avec DSK ou plutôt ses couchettes.
Le Japon peu à peu trépasse au nucléaire
L’eau est radioactive, on essaie de survivre
Chacun son dosimètre, impossible de vivre
Car tout est pollué, l’agro alimentaire,
Mais aussi les cerveaux, les fermiers se suicident.
Pour les médias mieux vaut une info moins aride
Qui permet d’augmenter la taille des manchettes
En évoquant Strauss Khan ou plutôt ses couchettes.
La crise touche au cœur le monde occidental
Les banques en folie se ruinent elles mêmes
Et les spéculateurs récoltent ce qu’ils sèment
L’humanité crève des maux du capital
Car nul n’est épargné, le chômage à nos portes
Tue les moins fortunés, mais ce qui leur importe
C’est surtout de grossir, un peu plus les manchettes
Pour nous conter Strauss Khan ou plutôt ses couchettes.
Ainsi va la rumeur, courant aux continents,
Passe d’un hémisphère à l’autre car il urge
Que la connaissent bien les moutons de Panurge
Afin qu’elle s’installe en eux incontinent,
Nul n’est mieux dominé que lorsqu’il a envie
De voir dans le journal bien étalées des vies,
Telle celle à Strauss Khan en énormes manchettes
La sienne, ou bien plutôt, celle de ses couchettes.
Le 23 juillet