Petite sœur, petite fille Apprends-moi les mots à nous dire Des mots si beaux qu’en mon délire Je pourrai les coudre à l’aiguille Pour vêtir mon cœur, qu’il s’habille
Quand il a froid tout en dedans Et que la joie va descendant.
Prends au jardin la rose blanche Pour la glisser dans tes cheveux C’est cette épine que je veux Pour ma semaine et mon dimanche Moi comme l’oiseau sur la branche
Lorsque s’abat et me surprend Ce lourd chagrin qui me reprend.
Viens contre moi velours satin, Laisse-moi boire la rosée Sur ta paupière déposée Par la fin d’un petit matin C’est tout mon reste de destin
Quand je pose ma lèvre nue Sur ta peau fraiche et reconnue.
Vole un peu de ce vent d’autan Pour le restant de route à suivre Et nous croirons tant être libres Comme disent les mots d’antan Puisés au cœur de l’occitan
Quand un vent de montagne avive Nos fragments de mémoire vive.
Petite fille oh toi ma sœur Je renonce aux phrases d’amant Pour ne t’appeler que maman Avec des mots libres penseurs Des mots terribles de douceur
Quand j’oblitère ma grammaire Pour renaître aux eaux de ma mère.