Quand tu t’ouvres au jour, il n’est d’autre merveille Que l’étoile en tes yeux, étincelle de vie, C’est l’univers entier qui avec toi s’éveille
Et toute la forêt bruissante me convie A boire la rosée tremblante sur ta lèvre, Eau de source éternelle et puissante eau de vie.
Alors revient en moi l’impérissable fièvre De cet adolescent vibrant de découvrir Et je brûle à ce feu tel un jeune genièvre D’étincelles rempli, amoureux à mourir.
Je remonte le temps comme truite en eau vive, Du bout de mes quinze ans le cours de mes passions ; Le sel est sur la plaie que la douleur ravive.
Est ce ainsi que j’étais, ainsi que nous passions Les yeux levés au ciel des fenêtres ouvertes Sur les étoiles d’or de nos insoumissions ?
Mes Florences d’avril à mes désirs, offertes Se retrouvent en toi refusant de vieillir, Par delà les vallées et les rivières vertes Est la fleur de toujours qui demeure à cueillir.
Tu es matin de joie, le soleil aux collines, Le reflet au miroir qui en moi s’éternise, Source renouvelée en ses pluies cristallines
Et je suis ce guerrier que ta main humanise Quand sur moi elle vient, en parcours de caresse Et que je ne crains plus quelle me colonise.
Alors mes vieilles peurs et mes puits de détresse, Mes pauvres ennemis blanchis sous le harnais, N’existent plus soudain. Ah ma douce maîtresse, Quand tu t’ouvres au jour, avec toi je renais !