Tu dis ou tu écris mais après tout qu’importe, Je puise au fond de moi comme une autre mémoire Et c’est sur ton radeau que le rêve m’emporte Il suffit de si peu, tout simplement d’y croire.
Il est un univers au bord de mes paupières Que je porte en douleur sur les fonds baptismaux Et fidèle à mourir et dur comme la pierre Et j’ai foi et je crois aux miracles des mots.
Je m’invente à tâtons de fragiles idées Des sentes pour me perdre en mes forêts profondes Quelque part dans l’étoile un air pour me guider La musique inconnue venue du bout du monde.
L’image à contre jour m’apparaît de profil Incertaine aux brouillards d’un pays qui n’est pas Funambule aux pieds nus, ma vie tient à un fil Et j’y risque mon cœur à chacun de mes pas.
Va je ravis aux vents mes visions vacillantes Vaporeux va et vient de vaisseaux agités Voguant aux vieilles mers sur des vagues vivantes Venus pour voler l’or des vaines vérités.
Ce qu’il va me rester de ce monde en mouvance Je l’écris tout en blanc sur la page à remplir Comment peut on savoir une tierce à l’avance Ce que mettra le temps a tout ensevelir.
Parfois même la nuit m’éblouit l’arc en ciel Je suis ta liberté dans un monde asservi, Surtout ne ferme pas ta porte vers le ciel C’est par elle que vient tout le sens de la vie.