Vos
poèmes

Par cet avion qui va je traverse le monde,
Mon âme, mon amie, ah je me meurs de vous,
Je suis si peu ici, je suis, je vous l’avoue
De ces espoirs passant sur une boucle blonde,
De ces espoirs passés, d’une houle, en une onde.

Ma dernière pensée le soir quand tout s’endort,
C’est pour vous premier cri dans mon coeur arrivant
Et je prends mon envol sur les ailes du vent
Cette messe des blés aux gerbes messidor,
Vous mon premier lien fait de vos cheveux d’or.

Dans ton ciel violent, ma ville les voleurs,
Sont venus sur les nues, ténus comme un mirage
Et voila dans vos yeux qui reflètent l’orage
Tous ces soupçons de pluies et ces vagues couleurs,
Qui vont passer sur nous en légères douleurs?

Je laisse aux levantins la primeur du levant
Aux gouttes de rosée, la rose du matin,
Dites moi, dites vous, ce qu’il est d’incertain
Et de promesse omise, en somme, de vivant,
Afin que je le garde en mon rêve mouvant.

Que s’éclate en soleils mon histoire pillée,
Je viens ainsi vers vous, voyageur de fortune,
Ma ferveur je la vends pour une seule thune,
Vile voleuse, viens, toute déshabillée
Que je vous offre en plus ma vie éparpillée.

Nous allons nous aimer avec ces espérances
Du soleil, de la pluie et de tout l’univers,
De nos rêves vivants qui ne savent d’hivers
Que la douceur des nuits en ces longues errances,
De l’outre mer ouverte à toutes les outrances.

Je vous jouerai l’amour de mes voix de guitares,
Après avoir tout dit, saurais-je enfin me taire ?
Ma vie, je le sais bien demeurera mystère
Mais iront sous nos mains aux bouquets de fleurs rares,
Sans même nous toucher, les invasions barbares.