Il est des soirs perdus aux heures qui balancent Où vont se confondant angélus et prières Souvenirs envoûtants de douleur ou de pierre Mourant et renaissant de rien et de silence Dans ces gouttes de pluie au bord de vos paupières.
Mais saurais-je jamais ce que sont devenus Ces airs pris au détour de nos parcours tziganes Folle qui balanciez, onirique Morgane Magicienne des nuits où était retenu Mon regard prisonnier dans vos yeux korrigane.
Et je me perds d’un temps aux dédales d’un autre, Qui ne sont réunis que d’un fil d’Ariane Avec vos herbes au chat inventées valérianes Funambules parcours qui rejoignent le notre Ou irez vous encor dans vos fuites médianes ?
J’en ai tant vu partir et sans nulle exigence Vaincus depuis toujours en leur itinéraire, Ah mes amis de peu de rien ah vous mes frères, Nous serions nous perdus par simple négligence Ou bien de désamour et puis de son contraire.
Je mélange toujours en mon vague univers Les instants de vos vies et l’ombre et la lumière Princesse qui m’attend au cœur de ta chaumière Paysanne étendue dans ton palais d’hiver Qu’importe vous restez toutes deux mes premières.
Ma vision s’est figée en flocons de douleur Ou d’amour, c’est égal et c’est circonstanciel Il n’est de perfection qui n’appartienne au ciel Eux ils nous l’ont mêlée aux magies des couleurs Celles qu’ils ont trouvées par delà l’arc en ciel.
Et je me souviendrai de vos blancs cotillons Sur lesquels de mes doigts je suivais l’entretoile Ah Manet ou Goya, mon fantasme en vos toiles Las majas desnudas, Olympias …tourbillons… Je n’aurai pu toucher, qu’en vos rêves, l’étoile.