Mon amie de parcours, menthe douce et amère C’est avec toi je sais que doucement j’irai Au cœur des verts pays que je nous choisirai Avec le goût du lait pris au sein de ma mère Avant qu’en son vol fou ne meure l’éphémère.
Je referme mes bras sur vous en ton plein ciel Ne me dites jamais l’heure est mélancolie Ah aime moi un peu, beaucoup, à la folie Et je vous donnerai chaque point matriciel, De toutes nues couleurs aux iris d’arc en ciel.
Que se mêlent souvent aux heures oniriques Vos visages pareils les soirs de rendez vous Et ces mots familiers et le tu et le vous Semblables vous étiez mes fées isométriques Et nos nuits se peuplaient de comètes féeriques.
Vos robes qui glissaient, mes chères créatures Douces gaines d’amour et nos peurs d’essaimer Ah j’ai tant fui en vain le désespoir d’aimer ! Ne m’en restera-t-il après tant d’aventures Que le sucre à vos miels et à vos confitures.
Des soirs j’ai entendu ou bien il m’a semblé Entendre le murmure au plus profond des bois Nymphes de la forêt, musiques des hautbois Ces notes de cristal au troupeau rassemblé Comme bleuets jetés au cœur du champ de blé.
Que se brise mon rêve aux contours de délire Mais pourtant s’il fallait que j’en meure vaincu Je partirai sachant tout ce que j’ai vécu, Ce que j’ai consumé de bougies à relire Cette carte au trésor et l’or de votre rire.
Vos noms brûlent la nuit en lettres majuscules Julie, Anne ou Édith aux lèvres reconnues Entre mille et bien plus, qu’êtes vous devenues Eussions nous affirmé sans être ridicules Que nos aubes touchaient déjà nos crépuscules ?
Claire, Rosanne ou lys, au parfum de vanille Des soirs ensorcelants où ma vie se dédouble En aurez vous gardé cette nostalgie trouble Qui me prend quelquefois lorsque se déshabille Cette Jane en mes nuits, comme une simple fille.
Toutes les résumez ma si pure impudique Vous et seulement vous aujourd’hui pour tout bien Je ne sais plus d’hier, je ne sais plus combien, Vous êtes bien la seule, opulente et modique, La nue propriété que mon cœur revendique.