Je suis sorti ce soir pour regarder le ciel Il passe sur nos vies, des lumières bizarres Et ce que nos esprits adaptent les guitares Et puis ces pianos là qui jouaient l’arc en ciel ?
Il est au fond de nous autre chose, je sais, Au delà d’aujourd’hui, du pollen qui essaime, De l’arbre de la fleur, même de nos je t’aime Qui ressemble à l’instant où tu apparaissais.
Violette de l’avril au début d’un printemps Ces bouquets de soleil aux jours de nos enfances Sont partis mais sont là peut être en ces souffrances Celles d’une autre vie clouée loin dans le temps.
Et d’autres sont venues douce tristesse amère Pour remplacer les soirs où je rentrais fourbu En tétant de vos seins, tout ce lait que j’ai bu… Mes aimées de toujours que j’appelais ma mère.
Est-ce cela vieillir me disais-je parfois Mon épouse, maman et ces inassouvies, Toute une éternité de mes multiples vies Je vous tiens dans mes mains et toutes à la fois.
Oh je sais bien que tout n’est que jour qui se lève Pour se coucher plus loin, ou plus tard peu importe Il reste qu’effleurant une aurore à ma porte Chacune a déposé un petit bout de rêve.
Pour cela ne mourrai, oh soyez en certaines, Pour l’odeur et le goût de ce lait maternel, Votre sein sublimé sera mon éternel Mes amours mes amies de jouvence fontaines.