Mes doigts sur ton clavier qui remontent la gamme Ne sont que du velours aux notes envolées Sorciers qui m’échappez, qu’allez-vous enjôler ? C’est vous qu’ils vont tenter de séduire madame.
Et vous ne dites rien ? Etes vous bien prudente ? Ils caressent votre ut qu’ils transforment en do Ils glissent sur le ré, le long de votre dos En un allegretto, ils entrent dans l’andante.
Au piano accordé, les forces créatrices Conjuguent au présent leurs syncopes rythmées, Le verbe se mourir et le verbe s’aimer Quand mes doigts au clavier grattent la cicatrice.
Quand tu m’implorerais d’aller décrescendo Je te perdrais mesure en mon parcours d’approche Evitant toute blanche en mettant quatre croches Larghetto ma passion, s’exhale crescendo.
Tout de même un soupir qui vaut bien une noire, Un soupir prolongé de qui ? De ce piano ? De ces lèvres là suppliant « piano, piano »? Pour des mots haletés, défense dérisoire
Où ais je donc posé ce qui me sert d’armure Je suis nu devant toi en mon admiration Je perds tonalité et toute altération, Me perds moderato en ton si doux murmure.
Ma courante trois temps, te rattrape au final La nocturne s’endort en choral délicat, Je célèbre ton corps dans ce magnificat Qui s’élève, Marie, dans le soir virginal.
Je vais en glissando, jusqu’aux nues t’emporter De tout mon ambitus sans une fioriture En ce registre là où cette tessiture Séduira ton ouie sur toute la portée.
Musique de ma vie aux petits matins blêmes De la flûte d’Euterpe, envolée, j’imagine, D’où tiens-tu ton pouvoir, de quelles origines ? Ah musique c’est peu de dire que je t’aime.
Mon amour est autant de rêves qui s’allument, Ces vibrations dans l’air s’égarant dans le ciel Où vos corps dévêtus jettent leur arc en ciel En cette féerie qui toujours me consume