Tu arrivais de loin, du fond de l’amnésie Ce soir là tout vibrant d’une rime classique Déjà l’autre avait dit se prénommer musique Tu déclinas ton nom sans rire, poésie. Ah poésie de peu, ma page narcissique N’attendait plus que toi, ultime fantaisie.
Que vous aurais je aimées mes putains sans frontière Vues troubles, dissolues aux parcours extensibles Tremblantes dans la nuit, vapeurs inaccessibles, Aériennes au fond de si peu de matière Mais pour vous posséder en vos nombreux possibles, Il m’eut fallu je crois plus qu’une vie entière.
Je vois clair, dans vos yeux, tout ce qui me dépasse, Vos airs d’éternité jamais mis sous boisseaux, Vos chevaux vers l’azur qui montent des ruisseaux Ou votre coin de rue qui se perd dans l’impasse Et ce feu sur la mer où brûlent vos vaisseaux … Entends bouger, la nuit, ta romance qui passe.
Je vous ai longtemps cru hors de toute contrainte Un peu comme l’amour au feu de Cupidon Musique et poésie vous n’étiez que bidon Mais je vous baptisais lyrisme et puis complainte Et puis tel un géant devenu mirmidon Votre souffle divin s’aigrit en sure plainte.
Vous meurtrirez mon cœur à tant me l’abîmer Car il y eut ces mots, ces notes toutes nues, Ces frissons dans le dos, aux fièvres inconnues, Tant de mal et de joie, en moi, pour essaimer J’en brûle et puis par vous je monte jusqu’aux nues, Maudites tout est là, qui me force à aimer.