Naufrage
Il fallait à nos yeux cet azur diaphane,
Ces marines langueurs et ces fonds infinis
Ce silence profond, cette paix océane,
Pour qu’on soit toi et moi, totalement unis.
Il y a eu la vie, le triomphe des jours,
Nos fêtes et nos joies, nos soleils de minuit,
Nos rêves nostalgies avec la mort des jours
Et dans tous nos secrets, la pureté des nuits …
Toi que je garde en moi tel un second ego,
Laisse-moi deviner mon restant d’existence,
De dualité de nos principes égaux,
Par toi, je m’accomplis avec tes références.
Même si coule temps rapide ou immobile,
Même si Thanatos, resserre son étreinte,
Oui, je te garde en moi, une et indélébile,
Mon double permanent, mon éternelle empreinte.
Parce que nos cœurs sont morts de séparation,
Ensemble et pour toujours, au pire et au meilleur,
Nos âmes ont trouvé cette réparation,
Le rêve ici brisé, se continue ailleurs,
Peut-être sommes nous, ce rêve, devenus,
Aériens et flottant dans cet azur enfin,
Embarqués de la nuit vers le port inconnu
Tels passagers rêvant d’une errance sans fin.
Confondus au creuset du moule originel,
En un songe commun, une même pensée,
Dérivant au hasard entre l’eau et le ciel,
Pureté absolue, sans liens ni passé.
Il fallait à nos yeux, ce somptueux décor,
Ces profondeurs marines pour nous consoler,
Au large l’océan a roulé sur nos corps
Et nos eaux pour toujours, demeureront mêlées.
Deux vagues passantes, ont pris toute poussière,
L’une l’or de la nuit, l’autre la lie du temps,
Elles ont déposé à des années lumières,
Nos corps purifiés, tels qu’au début des temps.
Repose sur mon cœur ta tête fatiguée,
Ferme tes yeux et vois, la lampe qui s’éteint,
Repose-toi sur moi, d’avoir tant navigué,
Demain nous renaîtrons, pour un autre destin