Nous venions nous asseoir, les jeudis de paresses Sur l’antique banquette en pin, dans la cuisine Après que soit partie Jeanne, notre cousine, Prés de toi quémandant le miel de tes caresses.
Tu chantais, et ton chant comme un flot de tendresses, Coulait, nous figurant celui de Mélusine, Auprès du feu de bois odorant de résine, Le timbre de ta voix, effaçait nos tristesses.
Quand la neige au dehors, tourbillonnait au vent Nous demeurions blottis. Tu disais en rêvant : « Ne vous dépêchez pas mes chéris de grandir ».
Je suis seul à savoir cette image de nous, Celle où l’on se pressait, câlins, sur tes genoux Mais si chauds dans mon cœur, tes mots n’ont pu tiédir.