Je me lève des nuits pour te parler de nous, De cette longue attente hors toute guérison, Ombres qui survolez le toit de ma prison, Je sais bien qu’à la fin me mettrez à genoux.
L’heure n’est plus aux fous et aux trains qui déraillent Le vent qui s’est levé nous porte vers la mort O viens tout contre moi, mon crime sans remord Et je vais te garder derrière ces murailles.
Là bas le rose est mis aux extrêmes confins Quand tu peindras la vie sur ta première toile Il bleuira le ciel en se piquant d’étoiles Où je sais qu’il n’est rien, que la nuit de la fin.
Mais laisse aux alizés ta chevelure blonde Une rose effeuillée au pied du reposoir Comme une part de toi dispersée dans le soir, Sous l’énigme de ton sourire de Joconde.
Nos mains peuvent garder l’empreinte de nos corps L’outrage de l’injuste et son iniquité, Non il n’est pas venu le temps de nous quitter, Et je reste de glace au vide du décor.
Émigrante venue vers moi sans passeport, Le bateau qui laissa cette frange d’écume Un sillage tout blanc qu’une vague rallume, Coule tu le vois bien de ton sein jusqu’au port.
Plus loin qu’un sentiment dument étiqueté, Qu’éclate le matin en bulles de champagne Au dessus les ravins au dessus des montagnes Étale ta dentelle au ciel, déchiquetée.
Il est venu le temps de nos chairs sur les grèves L’improbable marée de nos corps balancés Par la houle toujours de plis recommencée D’un horizon perdu aux brouillards de nos rêves.
Laisse trainer ton cœur que je te réapprenne Aux galops des chevaux qui parcourent la lande Aux mille feux follets d’une nuit Brocéliande Je vais te promener au milieu des sirènes.
Jane viens, désespoir viens ma mélancolie Envahis mes marais croupissants sous tes douves Presse sur ma chair nue, presse tes dents de louve Tes cuisses refermées sur ma verge en folie
Je n’en finirai pas mon amour de t’attendre En comptant les instants aux heures des minuits Les jours peuvent passer et puis venir les nuits Oh pose contre moi ton sexe doux et tendre.
Je vais te pénétrer de passion et d’envie Naufrage de nos corps sur la mer dérivant Comme dans ce pays où nous sommes vivants Et où nous nous chantons c’est beau, c’est beau la vie. Le 04 septembre 2011