Racontez-moi la mer quand elle meurt en vous, Et que le vent la porte aux naufrages de l’âme Je sais pleurer d’étoile et mourir d’une lame Quand s’allient dans la nuit nos vagues rendez-vous Et nos vagues ressacs des amours qu’on proclame Comme la vaine emphase à des vers qu’on déclame.
Mes pluies où vont mêlées les eaux salées et douces Se répandent sans fin et sans nulle frontière, C’est moi et c’est pour vous à vos algues côtières Quand j’entre de passion au-dedans de vos mousses C’est un peu comme si vous sombriez toute entière Nos abysses peuplés comme des cimetières
Nous sommes restés là, l’océan en démence Les paquets d’eau heurtant les rocs de Quiberon Falaises de vertige et mon cœur tourne en rond Nous regardons la mer notre histoire commence La où d’autres demain naitront et puis mourront C’est le début du monde et nous nous aimerons.
J’aurais voulu pour toi tous ces mots d’infinis Ou bien de tous les jours, Morgane souveraine Ce chant porté toujours par le chœur des sirènes S’envolant des marées, une lente agonie, Des légendes issues d’un siècle schizophrène Qui vivait de magie et qui brulait ses reines.
Bien que toujours vivant, doucement se consume Le pays d’Avallon planté dans nos remords Qu’avons-nous donc perdu, Cornouaille ou Armor De nous et de cette ile oubliée dans les brumes Arthur ou Lancelot, ah vous êtes bien morts, Et vous gisez en mer avec cet âge d’or.