Je vais au gré du vent, je poursuis mon chemin Mon bateau va tanguant sur les vagues en creux Et puis se redressant pour partir vers demain, Quand il veut naviguer sous un coin de ciel bleu Il ne trouve que gris, même au fond de tes yeux.
Où donc se sont enfuis timonier et vigie Dans quelle île perdue se sont ils égarés ? La mer depuis ce temps, la mer s’est assagie Elles se sont calmées les violentes marées Mais dure leur oubli et nos vies séparées.
Le vent pleure la nuit, l’heure des naufragés, Aux récifs, aux courants où roule sa complainte Aux vagues déferlant des écumes frangées Aux espérances nues dans les aubes repeintes, Le vent pleure la nuit aux lumières éteintes.
Votre espace est le sien, endeuillés sans retour Il est de ceux donnés au monde des gisants, Des aires définies par de vagues contours L’invisible des eaux mourant sur les brisants La plaie aux lèvres floues si peu cicatrisant.