L’époque était aux aventures On résolvait la quadrature De tous les cercles par nature Et peut être aussi par ennui Paris bavait sous ses néons, De la Sorbonne à l’Odéon Et de Montmartre au Panthéon Des jours bien plus courts que les nuits. Je vous retrouve ah mes envies, Toutes mes soifs peu assouvies, Un sixième copieux de vies Et ma voisine aux imprévus. Le frais rideau de vraie percale Le lit ou la chaise bancale Et la vitre que l’on décale Pour regarder sans être vu. Franka si offerte au plaisir, Ton divan où mes forts désirs S’exacerbaient à te choisir, Mademoiselle débauchée Tu servais à des vieux salaces Du faux champagne au seau à glace Trois pas de danse et quelques passes Lorsque tu étais trop fauchée. Amours toujours, amours sans suite, Le temps d’aimer passe si vite, J’étais lancé à sa poursuite, Du Marais jusqu’à Saint Germain Nos nuits en étoiles filantes Nous les brûlions à cent quarante Franka la vie est amusante Oublie donc ses noirs lendemains. Quand la mémoire est trop fertile, L’oubli ce n’est pas si facile Contre le mal de vie en ville Il n'est que l'artificiel Je les voyais de ma fenêtre De temps en temps pour son mal d’être Ils lui vendaient au millimètre Un petit morceau d’arc en ciel. Le cœur c’est sur à des déprimes, On a beau le dire sublime, Parfois on ne sait à quoi rime Qu’il s’élabore des mélos. Paris ainsi est fabriqué, Coule la Seine au long des quais Il en est un dit Malaquais C’est là qu’on la sortit de l’eau. La vie c’est ça, bonjour madame, Même sous le pont Notre Dame, Quand la comédie joue au drame Le soleil fuit, sous l’éteignoir Ainsi gonflent les faits divers, Un coup d’héro au blues pervers Les autres girls étaient au vert Seul mon cœur s’était mis en noir… Lorsque passent sans insister Ceux qui marquèrent notre histoire, On peut avoir du mal à croire Qu’ils aient, pour nous, tant existé