Ces passions de vie sont en foule Insolentes qui me tutoient Quand tu portes la mer en toi Comme une gigantesque houle, En tes récifs, sans accostage De mes délires je naufrage.
Et pour moi, pauvre rimailleur, Tu inventes la poésie Vocabulaire d’amnésie Avec des mots venus d’ailleurs De cet autre pays sans age Où l’oiseau lyre oublie sa cage.
Et que m’importent les rumeurs Les bruits qui vont de toute sorte Ta musique frappe à ma porte Alors je vis ou bien je meurs Sur tes rimes sans bavardage Avec ta voix pour seul message.
Le flot passant naît dans ta couche Sur les violons de mon cœur Mélodie qui va sans rancœur De tes lèvres jusqu’à ma bouche Et l’amour brûle en ton langage Quand je tourne l’ultime page.
Toi, d’éternel, tu vis toujours, Mais sans dire quel ton Dieu Et moi je sais que dire adieu C’est oublier le miel du jour Mais quoi ! Vivre pour être sage, C’est vivre moins que d’avantage.
Un jour tu me cloueras je crois Dans ton jardin où se confond Rêve au réel au plus profond Pour que légère soit ma croix, J’irai vers toi et sans bagage Juste écrivant « Fin du voyage ».