Laisse passer le temps sur nos peurs passagères, Il n’y aura je sais dans la nuit qui s’achève, Que les ombres perdues au cœur de nos vieux rêves Et les fanes des fleurs frangées aux étagères Que nous allons jeter même si on en crève.
Le vieux vent s’est levé vois ma vie en détresse Ne retiens pas le soir, ne retiens rien de moi, Nos passés nos passions et nos pauvres émois Petite le temps va, petite le temps presse Que se marient nos mains aux matins siamois.
Je marche vers demain et j’emporte en partant Cet enfant immature avec son cœur malade Il n’a plus désormais ses manies d’escalade, Qui lui faisaient franchir les sommets en chantant Il vendange a mi voix les vers de ta ballade.
Ah j’ai tant espéré et j’ai tant attendu, Je suis là sagement, sachant le temps passé, Le cœur cent fois froissé et cent fois repassé Aussi pauvre de sens avec mes mains tendues Et au fond de mes yeux ces pays dépassés.
Ce n’est que ça la vie, ces jours avec nous-mêmes, Monologue têtu et triste à partager, Ce permanent tourment de ne point naufrager Et nos mains qui se clouent aux croix de nos je t’aime Tant de toujours talés... Ah nos vies saccagées !
Pourtant vous connaissant mes peurs, je vais survivre Je ne sais de certain que la vague du doute Mais j’irai mon parcours qui croisa votre route Que vogue vaguement vers vous mon bateau ivre Il n’est aucun écueil que mon âme redoute.
Toi tu partis ainsi ultime guérison, Autre est le temps pour toi et tout autre est l’espace, Des frontières fermées aux murailles de glace… Tu pris en t’en allant les clés de mes prisons L’espoir, l’amour, la mort… le temps que la vie passe…