Plaisir de l’instant Rien n’est plus tentant Dans les forêts rousses Que ces corps touchés Et soudain couchés Dans les lits de mousse Par les soirs d’été Aurions nous été Aux conquêtes brunes Afin de saisir, Le moindre désir, Les pieds sur la lune. Libres de tous maux Et de tous les mots Les yeux en vacances Bon ou mauvais sort, Voués aux essors De toutes partances. Etoiles d’argent Passé la saint Jean Valent bien des messes Sans un compromis, On s’est tant promis … Promesses… promesses… Cet éclat aux cieux Filait dans tes yeux Où il essaimait Et sous la ramure Juraient nos murmures De toujours s’aimer Le blond oreiller Nous garde éveillés Aux douces bougies Et l’ombre dansante Dans le nid invente Nos veules orgies. Tente bien posée Aux pures rosées Des vertes prairies Il n’est pas utile Pour s’aimer facile D’église ou mairie. Pour toute addition Il n’est solution D’où naisse la vie Toi et moi toujours Gardant de ces jours L’éternelle envie. Trente ans sont allés Tu t’es envolée Encore je t’aime De tous nos frissons Reste ce garçon Devenu lui même Plaisir de l’instant Rien n’est plus tentant Dans les forêts rousses Que ces corps touchés Et soudain couchés Dans les lits de mousse