Ouvrir les yeux un jour, des peurs débarrassé, Regarder l’horizon qui s’éveille au matin, Décider de partir vers un autre destin Et sans se souvenir que le temps a passé.
Je te sais ma chimère, à toutes eaux mêlées, Et aux vents de l’été passant en tourbillons, Et aux rêves d’amour d’une humble Cendrillon Aux contours délicats de tes lèvres ourlées.
Je te sais, je te sais, ma vie, aux contretemps, Aux rendez vous bâclées, aux mille symphonies Et aux feuilles tombées et aux gazons jaunis Aux lumières voilées par les brumes du temps.
Je te sais mon passé aux nuits de frénésies, Nos pianos très moyens et nos styles verbeux N’est pas Apollinaire ou bien Mozart qui veut, Ah nuits jusqu’aux matins, musiques, poésies !
Je te sais mon destin aux bouches des discours, Aux mots de déraison, promesses envolés, Aux serments échangés et aux baisers volés Retrouvailles indues au hasard des parcours.
Je te sais mon amour d’absences démissions, Je te sais prisonnier, enfermé dans le temps Tout le monde n’est pas et Iseult et Tristan Il faut se contenter de ses propres passions.
Que pourrais je ignorer de nos discordances Ou des refus têtus de nos séparations, Des horizons fermés et des agitations, De nos moi résultant de nos ambivalences ?
Ah qu’as-tu cœur de pierre à t’obstiner ainsi Lis tu dans le passé que le meilleur viendra ? Il n’est pas de lien d’hier qui retiendra Ton passé de douleur derrière l’amnésie.
Ouvrir les yeux un jour mais sans savoir qu’on sait La pureté partout, surtout dans les regards, N’avoir plus la notion du neuf ou du ringard, Ouvrir les yeux un jour sans rien référencer.
Ne plus avoir enfin de tranchants annoncés, Et prendre un beau matin un parcours de hasard, Ouvrir les yeux un jour et tout recommencer…