Alors que je venais de baisser l’abat jour, Elle s’est réfugiée dans le creux de ce rêve Qu’elle vivait déjà depuis deux ou trois jours. C’était un peu avant que l’aube ne se lève, C’était le six novembre à la pointe du jour.
C’est la première fois qu’elle rêvait sans moi, J’aurais dû me méfier, j’aurais dû la rejoindre. Ah ces espaces blancs, l’heure ou l’on atermoie Et où l’on sent son âme et l’autre se disjoindre. Serait ce le néant n’être plus siamois ?
Danse dans ton étoile en ton ciel sans nuages Tes yeux ont retrouvé la joie de nos soleils, Je demeure en transit pour ton rêve, en passage Et nous mélangerons les joies de nos réveils Quand il me rejoindra au terme du voyage.
Fabrique toi encor une vie toute à nous Une ombre fraîche et bleue au cœur de notre été Où tu pourras t’asseoir, douce sur mes genoux Tandis que je dirai ces saisons inventées Où je les aimais tant tes cheveux qu’on dénoue.
Je sais, je sais très bien que tu n’es que silences Et que c’est aujourd’hui, la faute de l’hiver, A nos neiges tombées, à cette dissemblance Qui nous fait de l’unique un banal fait divers Et qui voudrait nier toutes nos ressemblances.
Que saurais je de nous que je ne sais déjà, Peut être un air nouveau au piano qui s’est tu Pour un autre départ, l’ombre qui s’allongea Ces musiques du vent, tous ces airs rebattus Flottant en nos passés que la vie abrégea.
Tu as rejoint si tôt le cœur de nos mirages Je dessine nos vies au tremblé de mes mains, Et je te parle ainsi un tout autre langage En cheminant vers toi, il est long le chemin Ah surtout attends moi, j’arrive sans bagage…