Il y eut dans la rue cette foule qui bouge Et puis comme une fête où on lit l’avenir Mais toi tu te disais « que vais-je devenir Le symbole est-il donc en ce triangle rouge » ?
Un cycle de journée qu’on pourrait mettre au point Travail, sommeil, loisirs, la triangulation, La figure parfaite en toute relation, Mais t’as plus de boulot et tu serres les poings.
Ici à Tarascon sinistrée authentique, De la sidérurgie et au bout du chômage, Nos revendications n’ont pas de lieu ni d’age Et nos mémoires vont traversant l’Atlantique…
…C’était à Chicago, depuis l’Histoire est veuve, Victimes dont les noms font une longue chaîne Justes assassinés pour assouvir la haine, Ils étaient cinq anars que l’on pendit sans preuve.
Mais comme ils ne font pas les choses à demie, Il fallait bien encor qu’ils tuent nos camarades, C’est toujours ce jour là que mon cœur reste en rade, Lorsque je pense à vous, fusillés de Fourmies.
Ce n’est pas seulement une vieille coutume Ah notre premier mai d’ici ou bien d’ailleurs Il porte tant d’espoirs et de deuils et de fleurs ! Tant pis s’il m’en demeure un semblant d’amertume.
Je sais quel fut le rêve aux peuples libérés Le votre que Pottier nomma « lutte finale », C’est notre premier mai, cette internationale, Quand on pose une rose au mur des fédérés.
Et rien, ne s’est perdu nous gardons en partage Aujourd’hui sous la pluie, sans la moindre rancune, Tout l’or de vos espoirs, le sel de nos communes, Nous sommes vos enfants et fiers de l’héritage
Va nous ferons toujours battre vos cœurs en France, Cueillant ici chez nous, de nos mains d’ariégeois, Quelques brins de muguet pour nos petites joies Et nos rouges œillets aux jardins d’espérance.