Ce soir au coin du feu, nulle chose ne bouge, Le vent qui a soufflé le jour, prend du repos, La pendule en tic tac nous livre son tempo Jane a les yeux mi clos et les joues toutes rouges, La neige et le soleil se mêlent sur sa peau.
Un instant m’apparaît la pêche de sont teint Dans un rabat de flamme où la lueur chancelle Et qui renaît soudain en gerbe d’étincelles Je la vois étendue sur le siège en rotin Toute douce de nuit en langueurs de pucelle.
Elle mime si bien cette pure innocence Peut être sans vouloir, mais qui peut l’affirmer ? Que je ne vois jamais le piège se fermer Lorsqu’elle reste ainsi en demi somnolence Et je me laisse prendre à l’envie de l’aimer.
Et le bonheur se glisse au cœur chaud de l’hiver Lorsque l’heure nous vient tirant le crépuscule Vers l’autre dimension là où le temps bascule Alors qu’il n’est que nous perdus en l’univers D’un long frisson éclos en l’amour majuscule.
Sur ses lèvres du haut du soupir au baiser Demeure un goût mêlant les fraîcheurs de verveine Et dans celles du bas, cette divine étrenne Que jamais ne connut la chair inapaisée D’une autre Jane hélas, dite bonne Lorraine.
Par ces montagnes là qu’en rêve je gravis Par l’entre deux soyeux de ses cuisses ouvertes Par cet un instant vécu, ces minutes offertes Où coule entre nos corps cette sève à l’envie, Il n’y a rien de plus, rien de moins que la vie.