Dans mes insomnies diaphanes J’analyse verbe et pronom Quand mon français me tait ton nom Mon autre langue, l’occitane, Revient m’ânonner ton prénom Aux quatre lettres du mot Jane.
Tu es là et soudain s’éclaire Autour de moi un monde éteint Tu me récites le matin Tes univers interstellaires Que seulement ton rire atteint Et tu me cloues en ton bréviaire.
C’est magie que l’aube renaisse Et c’est magie que de te voir Ou que même sans te savoir En m’éveillant je te connaisse Et recommence à m’émouvoir Oh toi ma force et ma faiblesse.
Tu files telle aurore claire Pour tisser du bout de ta main Un univers cousin germain De nos espaces bipolaires En passant d’hier à demain Comme un rayonnement solaire.
Serais tu douce comme un miel Si tu ne fondais de mots mièvres Aussi piquante qu’un genièvre Si je ne montais jusqu’au ciel Au moment où tremblant de fièvre Tu viens m’abreuver de ton fiel.
T’avouerais-je mes déraisons, Les gris bleus de mes aquarelles Ou mes amnésies temporelles Quand tu prends aux quatre saisons Les peintures de tes airelles Qui éclatent en floraisons.
Notre histoire a volé aux cieux Le décor des cartes postales Au pole Nord les nuits glaciales Ont pris les airs mystérieux De ces aurores boréales Qui se sont fondues en tes yeux.
De tes miroirs mouvants de pluie La mer me remonte ses lames Submerge moi d’amour madame Que je m’immerge dans ta nuit Je vais voguant mon vague à l’âme Dans ton rêve qui me poursuit.