Mais de vivre nos vies aux mondes parallèles, Et sans jamais croiser nos rêves, nos espoirs, Aurions nous cultivé les fruits du désespoir, Qui crèvent aujourd’hui en peurs irrationnelles ?
Aurions-nous oublié d’être aux mêmes moments, Des mêmes horizons pour les mêmes parcours Et tout ce bruit serait un appel au secours, Retombant en orage aussi brutalement ?
Nos sottises nourries d’images que l’on colle Sur des réalités que nous n’avions pas vues Ces erreurs qu’on pourra se passer en revue Ne donnent pas le droit de brûler les écoles.
Aujourd’hui, par-dessus ce monde de tumulte, Ou cet inconscient au discours qui déraille, Je ressens de ces mots tels que « voyous » « racaille » Comme un écho odieux, l’abominable insulte.
Mais détruire toujours à quoi donc cela rime Démolir et brûler quoi de moins acceptable? Même s’il est des mots qui sont irresponsables, Et des mots assassins quand ils poussent au crime.
Ce ne sont seulement des termes insensés, Des paroles en l’air, mots anciens ou nouveaux, Il faudra nettoyer les yeux et les cerveaux Car les mots après tout traduisent les pensées.
Et si donc les pensées sont cette indignité Si vos actes à vous ne sont que de détruire Si réciproquement ne cherchons qu’à nous nuire A quoi peuvent servir mille ans d’humanité ?
A quoi peuvent servir ces discours récurrents Fractures a combler, des mots dont on abuse Si tout au fond de nous quelque chose refuse L’acceptation d’autrui tel qu’il est, différent ? Si notre société ne peut vous intégrer, Si nous devons encor nous exécrer demain, De haine plus forte que l’union de nos mains Alors ce monde là peut se désintégrer.
Et moi je sais pourtant, je sais qu’on se ressemble Mes frères reprenons mais sans nous détester, Moi qui vous ai connu le temps d’un court été J’affirme et je suis sur que l’on peut vivre ensemble.