N’est ce point toi venant, fauve respiration, Dans un souffle du vent, une haleine passante, Musique de la nuit, douce plainte oppressante Qui t’installe en mon cœur en une vibration Et qui demeure là jusqu’à l’aube naissante.
C’était en ce novembre où le temps immobile Dessinait mon destin sur les vitres de pluie Et au bord de tes cils la rosée qu’on essuie En un coin de mouchoir, d’une main malhabile… Ah fou de désespoir, nierais tu donc la nuit ?
Les années sont enfuies et les anniversaires, Passent sur cette image au motif transparent Où se perdent mes pas en sentier, dés errants, Pour un oubli ami mais aussi adversaire, N’y a t-il jamais eu de bonheur qu’apparent ?
Tu disais quelquefois qu’il ne faut plus se dire Mais qu’il faut pour nous deux, tout ce qu’on peut se faire Se parler a quoi bon, il suffit de se taire, Surtout se regarder mais sans rien s’interdire Toi et moi c’était ça, le ciel et puis la terre.
Ah ce mal qui me prend toujours cette saison Comme un entrée d’hiver, ce petit matin blême, Je vous offre ces fleurs, gerbe de chrysanthèmes Pour cette date là où mourut ma raison Le crois tu que je vis et qu’encore je t’aime ?
Je vais te répéter ces phrases entendues : « Ah pourquoi faudrait il vivre désespéré ? Il sera bien un jour où je te reverrai ». Nous irons doucement avec nos mains tendues L’un et l’autre un matin lorsque j’arriverai.