Tu reviens sans savoir que je te reconnais Même cachée au fond d’une phrase entendue, Ou au coin d’un soupir, passante inattendue, Et au jour retrouvé tu vis et je renais Je reprends mon chemin, blanchi sous le harnais.
Oh il n’est pas de lieu que je puisse ignorer En l’espace où tu gis, au bout d’un sentiment, Ce rien de conscience occasionnellement Et que seul je m’en vais à tâtons explorer, Tu es là si ténue prête à t’évaporer.
Ta voix est un ruisseau dans le soir arrivant Au désert de mon cœur ou bien sous la ramure Ta voix qui me raconte en douceurs de murmure L’histoire des amours où je m’oublie souvent Lorsqu’elle se mélange aux mélodies du vent.
Et puis dans le nuage aux contours estompés Qui court rose au ciel bleu vers d’autre paysage De face où de profil, les traits de ton visage Tes cheveux dans l’éther, de mes larmes trempés… Ma vue et mon ouïe qui vous aura trompés ?
Rêve ma vie ici et qu’elle t’appartienne, S’éteigne le soleil, la source se tarisse Que la terre à l’instant cesse d’être complice Et cesse de chanter la ridicule antienne De ma main qui au soir n’a pu garder la tienne.
Jamais je le sais bien, toi tu ne me trompas Ton cœur fut assez grand pour aimer l’infini Ne me réponds jamais que tout ça est fini La vie n’est que cela, l’empreinte de nos pas… De ce dessin au ciel, je n’en reviendrai pas.