Je quitte enfin ma solitude Cet univers vague, informé, Par ta présence transformé Mais ou demeure l’habitude Ce monde obscur de lassitude Que ma vision a déformé.
Ecrire quoi, bien peu de choses Et pourquoi et pour qui comment ? Cette plume qui parfois ment Peut elle encor dire les roses En vers d’amours, d’amours en proses Quand passion passe en mon tourment ?
J’ai tout connu, même l’unique, L’extrême sud où le froid mord Sous le soleil où je suis mort, Livré a ton corps symphonique, Magnétisée et cyclonique Ma boussole a perdu le nord.
Ah oui je t’aime toute nue Mais de ma pleine fausseté, Car en mes rêves, corsetée, D’intolérance continue, Je veux qu’en toi ne s’insinue Que mon amour, fou d’âpreté !
Je t’aime à mort, je t’aime mal Comme ce monde à perdre haleine De folie, quand la coupe est pleine, Mon instinct tient de l’anormal Tant il frémit et me fait mal. Ma passion vit, de joie, sans peine !
Est-ce exister cela vraiment Telle ta chair qui fut meurtrie Et de mes mains toute pétrie, Ton corps calme mon vrai tourment Celui de n’être seulement, Vivant qu’en ta géométrie ?