Je t’ai aimée pour le soleil et l’ombre Pour le mystère des marées Pour la solitude et le nombre Pour cet enfant désemparé Qui cherchait le soleil levant Et pour les blés courbés au vent.
Je t’ai aimée pour l’oiseau de minuit, Pour la première aube venue Pour un air de guitare entendu dans la nuit Pour la rosée sur nos pieds nus, L’églantine égarée au milieu des épines Pour un pétale d’églantine.
Je t’ai aimée pour les soirs sans nuages La certitude et le hasard, Pour nos espoirs sans noms, pour nos livres sans pages, Pour l’étoile dans ton regard, Pour la source claire égarée, Pour les secrets de la forêt.
Je t’ai aimée pour l’instant silencieux Où furent révélés les mystères du soir, Le vol de papillon conservé dans tes yeux Et puis ce champ de blé avec ses corbeaux noirs, Pour la joie de l’oiseau de la cage envolé, Et pour la porte ouverte aux amis retrouvés.
Je t’ai aimée pour la vague mouvante, Pour le sillage blanc du bateau en allé, Pour le chant du marin dans la marée montante Pour le baiser reçu de tes lèvres salées Pour le silence aussi qui nous a fiancés Et pour tous nos regards qui se sont mariés…
Tout baiser, tout amour, toute union nous dépassent, Nous prolongent peut être au-delà de la vie.