Je te retrouve ainsi à peine transformée, Ma liane saltimbanque aux forêts de néons Tu dansais aux zéphyrs pendant que je dormais, Les musettes volées et les bandonéons Tenaient de mes prisons les portes refermées.
Tout ce qui est la rue, ce monde de clinquant, Tous ces bijoux volés aux échoppes faussaires Ces paradis perdus au matin rappliquant, Ces amours superflus qui se croient nécessaires Et ces baisers de rien, c’est toi me provoquant.
Quand je vivrais ma vie en oubliant la tienne, Tu serais toujours là médusant mon radeau, Ouvrant des horizons derrière tes persiennes Sans même prendre soin d’écarter les rideaux, En pleurant sur nos vies des romances anciennes.
Je vis sans m’immiscer aux aurores promises, Des soleils plein les yeux, tes hanches dans mes mains, Tu me joues en soupirs le coup de la soumise En oubliant hier, tu fabriques demain Alors je reste là retirant ta chemise.
Tu ruses susurrant des murmures d’oiseaux Aux accents revenus de lointaines conquêtes Et tu m’offres ta source égarée en ruisseau, La magie de tes eaux s’écoule en jour de fête Et j’écoute l’autan chanter dans tes roseaux.
Et nous partons à deux sur ton cheval de braise Qui s’emballe soudain en tes landes arides Le cataclysme est là au bout de ta falaise Nous expirons sans fin au plongeon dans le vide Mais nous ressuscitons en tes folles fadaises.
Ton bien c’est tout cela, merveilleux édifice De tes avant-projets que tu me vends souvent Je commerce avec eux et mon seul bénéfice Est de les disperser aux romances du vent Après m’être enflammé en leurs feux d’artifices.