Ici je me défais de mes feuilles faciles Des ambigus manteaux, des mythes de ma vie, Mon âme est là si nue sur ce plateau, servie Mais que sait-on autour de tout ce qui l’exile, Demain je te rejoins mon jumeau dans ton île.
Aux brumes d’Avallon vagues mes vanités Ne seront plus que ça seulement, ces mensonges Et si je les retrouve au détour d’un vieux songe Je les reconnaîtrai avec humilité Demain, oui c’est demain que je vais vous quitter.
Vous tous mes préjugés, mes juges de confort, Mes repaires si surs, mes codes calibrés Ah je vous connais bien, mes joies équilibrées Mes actes validés, mes normes réconfort Je sais bien que c’est vous qui serez les plus forts.
Veulerie de toujours au grégaire, vouée, Légère lâcheté consensus bien senti Concessions sans façons aux lignes, consenties Subtile servitude aux censeurs, dévouée Vous me vaincrez c’est sur je peux bien l’avouer
Quoi vous êtes tous là sous les masques, sournois Vous venez si nombreux de ma plus tendre enfance Oh je n’ignore pas ce que sont mes défenses Ni vos trajets tracés votre ombre en tapinois Ni ma claire origine, à ces eaux, qui se noie.
Je m’en vais sans espoir, ultime tentative Pour demeurer un peu oh moi-même si peu Ah ne me dites pas que cela est un jeu Le simple mouvement d’une humeur négative Je joue mon cœur toujours en ces fuites hâtives.
Que peut être l’envers, que peut être l’endroit Question bien superflue, là n’est pas le débat, Comme dit Cyrano, « qu’importe je me bats » Et tant pis si ma vie n’est qu’un vol maladroit Mais c’est, pour mon ego, l’art de demeurer droit.