Je tends les mains vers l’inconnu Où tu résides désormais, De cet amour, toi que j’aimais, Je n’en suis jamais revenu. Tu es partie ça fait longtemps Je ne sais plus, depuis je pleure, Tu es partie voila une heure Ou qui sait il y a cent ans. Le temps se perd dans une brume Comme en des voiles de dentelles Et ne laisse dans ma cervelle, Que des dessins qui se consument. Elle s’arrête notre histoire Faite de rêves dérivants, Sans toi je vis ou fais semblant Que reste-t-il de ma mémoire ? La mort de l’autre est-ce cela, Ne plus attendre mal ou bien ? Tu n’es plus et je ne suis rien J’étais tout quand tu étais là. Mourir n’est rien mais c’est l’après De ce coté-ci du miroir Que demeure le désespoir A l’ombre de quatre cyprès. Nous nous étions accaparés, J’étais toi et tu étais moi, Nos mimétismes siamois, Ne pouvaient vivre séparés C’était écrit et c’est ainsi, Il ne me reste pour destin Que ce seul refuge incertain, Mes limbes neutres : l’amnésie, Ce n’est pas certes disparaître Mais ce n’est plus tout à fait être.