Nous sommes nés tous deux l’année sans millésime D’un songe d’amoureux, d’un songe seulement Car ce n’est pas toujours le fantasme qui ment. Nos naissances notées aux cahiers anonymes Ne laisseront qu’un blanc aux mémoires du temps Mon amour, mon amour, mon bel amour d’antan.
Un peintre nous a peint sur une même toile Nous courrions sans savoir sur les mêmes chemins Nos destinées croisées aux paumes de nos mains Nous venions tous les deux d’une lointaine étoile. Souviens toi, souviens toi, je me souviens d’avant, Nos cheveux mélangés et nos rêves souvent.
A courir sans savoir, nos cheveux dans le vent Nous n’avons vu les nuits passer sur les bruyères Ou couler les saisons dans le lit des rivières Ah le temps ! Ah le temps ! Je dis déjà « avant » Mais saurons nous jamais ce qui nous menaçait ? L’avenir dans nos mains est devenu passé.
C’est pour dire cela que je suis là en somme, Car je n’ai pas changé, mon cœur est de vingt ans, Et il cherche le tien qui se perd dans le temps, Je chercherai toujours cette moitié de pomme, Jusqu’au bout de la nuit, mes points de suspension, En refaisant le monde à notre dimension.
Non je n’ai pas changé ah mon cœur tant bats tu Pour ces mondes là de dérives en naufrages, Tu iras palpitant jusqu’au bout de mon âge Pour tous ces mondes là qui pourtant se sont tus, Tu iras jusqu’au bout, tous tes rêves devant D’amour et d’illusion vers un soleil levant.