Voilà le désespoir et puis après l’errance A moins que soit l’errance et puis le désespoir, Ca commence comment la perte de l’espoir ? Et ça finit comment ces milliers de souffrances ? Et autour il y a ceux qui n’aiment pas savoir, Qui vivent contrôlant leurs yeux et leurs oreilles Et puis il y a ce cri qui parfois nous réveille Et qui nous force au moins à essayer de voir.
Tu sais les frontières, elles ne sont pas larges, Tu bascules d’un rien, tu plonges à tout âge, Ca commence souvent avec le mot « chômage » Et ça le conduit là, à côté de la marge. Et autour sont ceux-là qui n’aiment pas comprendre, Sûrs qu’à trop réfléchir, on ne trouve qu’ennuis Et il y a ce cri qui vient troubler nos nuits Et qui nous force au moins à essayer d’entendre.
Il est la longue route et pas toujours très droite Et la peur de la nuit, du froid, du lendemain, L’inévitable chien qui te lèche les mains Et le tas de cartons dans la ruelle étroite Et autour le refus du verbe « réagir » Parce que rien n’est simple ou facile à personne Et il y a ce cri et en nous il résonne Et il nous force au moins à essayer d’agir.
C’était cet hiver là, dans les années cinquante, Cette réalité toujours insupportable La mort d’une femme déjà intolérable, S’y en rajoutent tant et tant d’indifférentes. Ton cri n’en finit pas de se répercuter Il n’a jamais failli même si l’âge avance Contre l’indifférence et les murs du silence. Où as-tu donc puisé autant d’humanité ?
Sur le petit écran je t’ai vu, animé De colère et d’amour, de passion et de feu Sur ma pierre de fin –disais-tu – je ne veux Que ces quelques mots là : « a essayé d’aimer ». Tu crois en l’au-delà et moi bien peu en somme, Qu’importe la source d’où nous vient la chaleur ? Nous croyons tous les deux, primordiale valeur, Que rien autour de nous n’est plus précieux que l’Homme.